Le projet ROMEO soutenu par la Fondation 1432

  • Dernière modification de la publication :16 décembre 2025
  • Post category:

Amélioration de la prise en charge et de la survie de la population âgée féminine en réduisant la mortalité incombant au cancer de l’ovaire
 
Ce projet est porté par Monique N’Diaye de l’unité de Recherche Interdisciplinaire pour la Prévention et de Traitement des Cancers : ANTICIPE – Unité INSERM U1086 https://anticipe.eu/

Je mène mes recherches avec passion en cancérologie dans le cadre de la médecine de précision des cancers de l’ovaire. Je cherche à reproduire dans des modèles issus de la tumeur d’origine: les tumoroïdes, les phénomènes d’acquisition de la chimiorésistance afin de les comprendre et d’identifier des cibles dans les traitements de seconde ligne.

Monique N’Diaye, Maître de Conférences HDR Hors-Classe en 87ème section à la faculté des Sciences Pharmaceutiques de l’université de Caen Normandie


Quel est le contexte et quels sont les besoins identifiés ?


Les cancers de l’ovaire est un cancer rare avec de très sombre pronostic et touche principalement les femmes âgées. Bien que ce cancer réponde très bien aux traitements conventionnels de première ligne, une chimiorésistance apparaît dans 80% des cas, ne laissant que peu d’options thérapeutiques et aboutissant au décès de la patiente. Ce cancer constitue donc un problème de société dans les populations vieillissantes occidentales.
L’ensemble de la communauté scientifique souligne que la compréhension globale des mécanismes moléculaires impliqués dans l’acquisition de la chimiorésistance reste très limitée et à ce jour, aucun outil prédictif pertinent n’est disponible pour orienter le traitement chez les patientes qui ne peuvent plus bénéficier de ces thérapies. Connaître de manière précoce les altérations moléculaires des cellules qui deviendront chimiorésistantes dans des modèles proches de la tumeur d’origine (tumoroïdes) serait donc un atout pour rapidement cibler celles-ci et définir de nouvelles stratégies thérapeutiques.
Ces modèles de chimiorésistance acquise sont d’autant plus pertinents qu’en ce qui concerne les cancers de l’ovaire, peu de matériel biologique est disponible à la chirurgie d’intervalle (après 3 cures de chimiothérapie) et encore moins à la récidive (après 6 cures) ce qui limite les études sur des tissus issus directement de patientes.

Vidéo de tumoroïde


En quoi consiste le projet ROMEO ?


L’objectif de ce projet vise à comprendre les mécanismes précoces d’acquisition de la chimiorésistance et de les cibler pour améliorer l’arsenal thérapeutique et la prise en charge des patientes souffrant de cancer de l’ovaire. Pour ce faire, nous envisageons de travailler sur des tumoroïdes chimiosensibles (modèles cultivés en 3D issus de tumeurs de patientes souffrant de cancer de l’ovaire) et de les rendre chimiorésistants en les traitant de manière répétée par du carboplatine dans le but de mimer les 6 cures de chimiothérapie subies par la patiente. Nous étudierons, pour les cycles de traitement, C0 (avant traitement), C3 (milieu de traitement), C6 (fin de traitement), les variations des profils transcriptomiques et protéomiques en single-cell. Cette technologie permet de mettre en lumière les variations moléculaires à l’échelle de la cellule et de définir des sous-populations non décelables par les techniques menées sur tissus entiers. Ces profils permettront de saisir les altérations moléculaires impliquées dans la chimiorésistance pour en comprendre les étapes clés et trouver de nouvelles pistes thérapeutiques.

Schéma du projet ROMEO


Quel est l’objectif du projet ?


Nous visons par cette étude longitudinale multi-omiques, à établir une « cartographie évolutive » des vulnérabilités de la tumeur sous chimiothérapie qui reflètera le plus fidèlement possible celles de la tumeur.
Cette étape se poursuivra par un criblage in vitro de molécules ciblant ces altérations afin de proposer de manière précoce des thérapies de secondes lignes efficaces pour chaque type de patientes.

Immunohistochimie

Immunohistochimie fluorescente
Microscopie électronique à balayage

Quelles sont les retombées attendues du projet ?


Retombées scientifiques :

  • Meilleure compréhension des mécanismes moléculaires impliqués dans la chimiorésistance des cancers de l’ovaire
  • Projet s’inscrivant dans la recherche de thérapies personnalisées et répondant aux objectifs nationaux de médecine de précision en oncologie


Retombées pour l’université :

  • Publication d’articles de rang élevé utilisant des approches originales (étude longitudinale multi-omique) et des modèles pertinents en oncologie (tumoroïdes).


Retombées sociétales :

  • Amélioration de la prise en charge et de la survie de la population âgée féminine en réduisant la mortalité incombant à ces cancers


Les partenaires du projet


Fondation 1432 | université de Caen Normandie
Université de Caen Normandie
Unité Inserm U1086 – ANTICIPE
 
Le montant global du projet est de 60 000€
Financement du projet ROMEO par la Fondation 1432 : 6 950€

Sahra Messaoudi, doctorante et Monique N’Diaye – ANTICIPE INSERM UNICAEN, travaillent sur le projet ROMEO